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O                                                            O

O  Mise en contexte :                                        O

O                                                            O

O  Présentation bien bancale, maladroitement déclamée,       O

O  en buvant moult pintes, le jeudi 9 juin 2022              O

O  au bar le Chair de Poule à Paris                          O

O  d’approximativement 20h30 à plus de minuit                O

O  (oui heu, c’tait long en fait de raconter                 O

O  toutes ces conneries).                                    O

O                                                            O

O  Pas de pouvoir d’poing, juste un bête .txt projeté        O

O  sur l’écran agrémenté de vidéos youtube.                  O

O                                                            O

https://www.facebook.com/events/744131319952393           O

O                                                            O

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▓      Rien de ce que vous n’avez jamais voulu savoir        ▓

▓      sur la Demoscene sans jamais oser                     ▓

▓      vous demander ce que c’est…                           ▓

▓                                         par Glafouk        ▓

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▓ Avant de vouloir me faire manger du foin,                  ▓

▓ profitons d’un instant paisible dans le pré en bulle.      ▓

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Si j’me retrouve là à faire mon malin devant vous,

ce n’est pas parce que j’aurais un savant savoir à vous

transmettre, ni que je sois une quelconque référence

en la matière façon grand ponte.

 

Non, c’est juste parce qu’il semblerait que l’une

de mes marottes soit quelque peu bizarre et que j’vous vois

souvent bien paumé et perplexe quand je l’évoque au hasard

d’une discussion au comptoir.

 

Alors « conférence » certes, c’est un bien grand mot

pour qualifier l’expérience. Je vais juste essayer

de vulgariser l’truc pour les béotiens qu’en ont jamais

entendu parlé sur l’unique base de mon vécu

et de mon ressenti.

 

Cela sera donc objectivement très subjectif, particulièrement

approximatif et partiel, pis vu qu’on est au bar,

potentiellement de foie mauvais.

 

Pour les vieux d’la vieille et les sceneurs aguerris,

vous risquez au mieux de trouver l’initiative touchante,

peut être un peu ennuyeuse voire carrément outrancière.

 

N’hésitez donc pas à m’interrompre, enfin en évitant

quand même de trop hacher l’histoire, si vous n’comprenez

rien à mes explications bancales ou si elles vous semblent

totalement à la rue…

 

 

 

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▓ Mettons donc directement les arpions dans l’écuelle :      ▓

▓ Qu’est ce donc qu’une démo ?                               ▓

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Souvent, quand je me retrouve à devoir raconter maladroitement

ce curieux violon d’Ingres dans lequel ça revient à uriner,

je m’dis que le plus simple est de passer par du forage méta

et d’la logique annale pour réussir au mieux à faire capter

la chose par l'auditoire tout circonspect.

 

Si vous venez dans ce bar, notablement référencé pour

ses concerts, ses dj sets et ses empoignades à la « Qui est

le plus fort entre l’hippopotame et l’éléphant : Sheillac ! »,

c’est que la musique ça vous cause quelque peu. On va donc

tenter d’en partir pour essayer de taquiner l’affaire…

 

Et donc une démo, bah ça serait bêtement comme un clip vidéo.

Vous en avez tous déjà vu, ça vous cause, et bien c’est pareil.

Ce sont juste des images qui bougent avec du son,

le tout sur un temps donné.

 

La différence majeure réside dans le fait qu’un vidéoclip

est en général fabriqué avec de la haute technologie moderne

et qu’il en résulte un produit fini linéaire, pré calculé,

formaté, prêt à l’emploi pour une diffusion universelle

sur tout type de support audiovisuel alors qu’une démo

c’est… Vivant… Et c’est le médium en lui-même qui va

la définir et en être son essence.

 

C’est un bête programme informatique conçu pour s’exécuter

spécifiquement sur une machine cible (ordinateur ou

console de jeu). Il est écrit dans sa langue natale

bien à elle et sera totalement tributaire

de ses limites techniques.

Ledit programme sera exécuté en temps réel et ne pourra

être diffusé sur autre chose que la bestiole sur laquelle

il été conçu, sauf à en faire une captation vidéo externe

(bon on peut aussi tricher avec un émulateur).

 

Faisons simple, regardons donc une demo… Et tant qu’à faire,

une sur laquelle j’ai participé à la fabrication…

 

Pour resituer un peu le contexte, ça tourne sur l’Atari VCS,

également nommée appelé Atari 2600. Elle est comme moi :

Elle a 45 ans et elle ne sait vraiment pas faire grand chose.

Pour vous donner vague une idée, votre iphone13 est 150.000

fois plus rapide, il a 30 millions de fois plus de mémoire

vive et 16 millions de fois plus d’espace de stockage…

 

Au rayon image, elle n’a pas de pixels à proprement parlé,

l’affiche se gère en pilotant le faisceau de lignes

qui rempli l’écran d’la télé et elle ne sait afficher

que 2 couleurs par ligne (on sait pousser à 4 en rusant

comme un Sioux).

Coté son, elle ne sait crier que sur 2 canaux en modulant

un bête beep aîgu, un bruit blanc et des sons de basse

bien crados. Le tout sur des octaves très limitées

et avec des notes absentes et la moitié qui sonne faux.

C’fait rêver non ? Mais regardons le chien de Mickey…

 

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Voici donc M du groupe Flush sortie pour la Silly Venture

à Gdansk en Pologne en 2018.

[https://www.youtube.com/watch?v=JmIgX17_irk]

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Là vous risquez de me dire « Oui d’accord, mais c’est quoi

l’intérêt d’se faire déféquer avec tant de contraintes

qui en plus auraient tendance à limiter les possibles ? ».

 

Ce à quoi je vous demanderais pourquoi diantre un musicien

se prend la tête à trimballer 50 synthés modulaires

ou pédales d’effets dont il va n’en utiliser qu’un,

à un moment bien précis, juste pour que le « Laaaaa ! »

qui va en sortir ça soit celui-là et pas un autre ?

Alors qu’un bête VST ou un échantillon sonnerait pareil…

 

Je peux également pousser le vice à vous demander pourquoi

passe-t-il des heures à répéter physiquement un enchaînement

complexe de mouvements de doigts en voulant le refaire

devant vous alors qu’un bête enregistrement suffirait ?

 

Une démo serait donc alors une performance, au même titre

qu’un triple lutz flipflap avant/arrière réalisé par humain

lors d’un ballet de danse contemporaine, sauf que là l’danseur

c’est la machine et que c’est l’chorégraphe qu’en aurait

tous les lauriers. S’il lui manque une jambe, qu’il a 75 ans,

tout ça, la performance en sera d’autant plus notable.

 

Pareil pour la machine, qui selon son âge et ses limites

héritées de sa conception d’une autre ère, paraîtra vachement

balaise à réussir à faire tel ou tel truc que votre bête

smartphone d’aujourd’hui saurait le faire tout naturellement

sans effort…

 

Et comme pour le ballet ou le vidéoclip, faut que ça soit

joli et harmonieux à reluquer, ça raconte parfois

une histoire, ça renvoie des idées et des concepts,

c’est parfois poétique…

 

Bref une démo c’est juste un bête moyen d’expression

de l’humain, au travers d’un médium certes

bien particulier, c’est basiquement une…

Production culturelle.

 

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Autre exemple bien plus moderne, cette démo PC datant de 2003

réalisée par le groupe hexagonal Melon Dezign. Ils seraient

un peu l’équivalent d’la French Touch appliquée

à la demoscene, leur parti pris graphique et général

aura pas mal bousculé les choses à l’époque.

[https://www.youtube.com/watch?v=NcZenNlHgVk]

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Et qui dit produit culturel, dit culture, folklore, univers,

eusses et coutumes, héritages, etc…

Et forcément origines et Histoire.

 

 

 

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▓ « Et c’est ainsi que tout a commencé » ou presque…         ▓

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Bon là, on va être obligés d’appuyer sur la touche rewind

du bon vieux magnétoscope V2000. Je vais éviter de vous

rejouer le sketch de l’histoire de l’informatique familiale

et du vidéoludisme, on va survoler à la cool façon mongol

fier dans des très grandes largeurs, mais on y coupera pas,

faudra bien y revenir pour approcher au mieux

les origines du mal…

 

Au tout début des années octante, voir même un peu avant,

sont arrivées les premiers joujous à gros pixels à destination

du foyer de Mme Michu (oui enfin, les foyers qu’avaient

les moyens d’en obtenir hein). Avec le temps,

la concurrence, la baisse des coûts, le marketing

et l’effet « c’est le turfu » parfois soutenu par l’état

lui-même (souvenez vous « Thomson loin devant ! »

et ses MO5 à l’école), ça s’est plus ou moins répandu

là où c’était jouable matériellement.

 

Et il y a avait deux écoles : D’un coté la « console de jeu »,

qui comme son blase l’indique n’avait pour but initial

qu’un aspect de consommation ludique façon « On joue

à la bonne paye » mais sur la télé.

De l’autre « l’ordinateur individuel », plus austère,

plus sérieux, vendu pour « rendre les mouflets

plus intelligents et ravir les parents » mais qui s’est

quand même principalement écoulé car on pouvait jouer avec…

 

A ces époques comme aujourd’hui d’ailleurs, un jeu vidéo

ça coûtait bonbon en général sur la facture du Felix Potin.

Si bien que le piratage et la copie à outrance se sont

naturellement développés tout autour. Par effet de levier,

ça a sûrement accéléré les ventes de matériel

puisqu’on pouvait alors avoir toute une ludothèque

à gratos en achetant juste l’appareil.

 

Les producteurs et éditeurs de jeux vidéo, quelque peu

embarrassés d’la tournure de leurs affaires, n’ont pas tardé

à réagir en demandant aux programmeurs d’implémenter

des ruses techniques de pour en rendre la copie impossible.

La belle idée…

 

C’était sans compter sur le fait que l’humain,

pas forcément adulte, livré à lui-même avec un objet

tout nu bien revêche, et un mode d’emploi en 3 volumes

façon bottin top sexy, il allait forcément à moment plonger

les mains dans l’cambouis pour converser avec son nouvel

ami dans sa langue maternelle et en découvrir

tous les ressorts telle l’horloge démontée.

 

Certains se mirent à pondre leurs propres jeux ou divers

programmes à applications variées, et forcément dans l’tas,

y’en a qui se sont dit « Comment ça tu veux pas

que j’le copie ton jeu ? Tu vas voir moi ce que j’vais

y faire à ta protection ! » pour le bonheur de ceux

qui n’savait pas faire et voulaient juste bêtement jouer…

 

Bon mais un bateau pirate, c’est rarement pour la jouer

Robin des bois qu’il part à l’abordage, ça veut d’la pièce

d’or et du qui brille. S’en est suivi une quasi

« micro industrie » du piratage, avec ses profits

du crime qui paye, ses mythes, ses légendes, ses exploits

homériques, et tout l’tintouin…

 

Or qu’est ce qu’un parrain et un groupuscule mafieux

sans son blase qui claque, son blason reconnaissable

au premier coup d’mirette et sans la hype de les voir

rayonner partout comme Medor et son urine

sur les réverbères ? Déjà du temps de Lascaux

ça taguait sur les murs alors…

 

Au début, les p’tit génies malfrats se contentaient

sobrement de claquer leur sobriquet à l’intérieur du jeu,

de manière plus ou moins imposante, là où c’était possible

(à la place du nom de l’éditeur, sur l’écran

d’introduction, etc…).

 

Mais un jour, sachant qu’ils étaient capables d’y causer

à la bête et d’y faire faire ce dont ils avaient envie,

y’en un qui s’est dit « Et si avant le jeu, je casais

mon nom et celui d’mon crew en gros qui clignote

pour qu’on le voit encore mieux et en assurer

un marketing quasi professionnel ? ».

 

Ainsi naquirent les « cracktros »,

petites animations naïves au style grandement pompier

à la base, permettant en plus d’faire briller la famille,

d’y faire sa pub et de montrer au monde entier

qu’on était le plus fort et le plus beau.

 

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Voici pour illustrer une cracktro du jeu Destroyer datant

de 1987 sur Amiga des groupes Bamiga Sector One

et The Kent Team. Vous pourrez noter la grandiloquence

colorimétrique façon sapin de noel et le charme discret

du « ça gigote de partout, nous on en a dans l’slip ! ».

[https://www.youtube.com/watch?v=meheiHRCJKI]

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Le marché étant, comme tout endroit libéral, une place

fortement concurrentielle, s’y distinguer par la puissance

en découlait de source. En plus d’avoir été le plus rapide

à cracker le jeu avant sa sortie, d’y avoir ajouté

un trainner avec les vies infinies et le choix des niveaux,

et d’avoir réussi à le propager le plus loin possible

à travers le monde, il fallait dorénavant avoir

la plus jolie cracktro qui déchire tout…

 

La réalisation de cette réclame est donc devenu un sport

à part entière avec ses équipes dédiées. Coté crackers,

il fallait un supplier qui fait l’Arsène Lupin au magasin

pour sortir l’original, un déplombeur qui craque la protection,

et des swappeurs qui ventilent au quatre coin du globe.

 

Et pour l’clip promo bah il fallait

un réalisateur/codeur pour générer l’film publicitaire,

un graphiste/directeur artistique pour que ça soit tout joli

et un mélomane patenté pour que ça couine à coin

(bon des fois la même personne étant fort douée,

elle pouvait cumuler tous les rôles).

 

Comme dans les empires du milieu, la guerre se jouant

par écrans interposés, tous les coups étaient permis,

et sont apparues les « fucktro », qui en plus de clamer

« C’est nous les meilleurs » permettait de chier ouvertement

ur la concurrence. Au départ ça se faisait uniquement

par le médium textuel (nous reviendrons plus tard

sur le concept de « scrolltext ») mais c’était parfois

poussé bien plus loin…

 

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En guise d’exemple, voici la toute mignonne fucktro du jeu

Super Off Road par Paradox pondue sur Amiga en 1990.

Pour resituer l’histoire, l’un des groupes concurrent

s’appelait alors Angels…

[https://www.youtube.com/watch?v=joX4G_R2Gbw]

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A défaut de coder en jouant du clavier debout, un détail

pour vous serait quand même intéressant à pointer :

Les jeux sur K7 étaient relativement simple à copier,

une Lassie chaine hautement fidèle avec une double platine

et c’était joué comme avec l’album de The Cure.

C’est avec l’avènement du support disquette

que les fameuse cracktros ont émergées.

 

Sauf que la disquette du jeu (quand il ne tenait pas d’ailleurs

sur plusieurs) était parfois bien remplie ras la gueule

de données et qu’il ne restait que bien peu de place

pour y stocker les p’tits bouts de code alloués à la cracktro.

 

Cet artisanat publicitaire s’est donc naturellement mué

en travail d’orfèvrerie de haute précision helvétique

à devoir optimiser un maximum la taille du code,

le poids des visuels et de la musique pour que tout

puisse rentrer en conservant une qualité

de rendu irréprochable.

 

Par induction, ça a forgé une esthétique graphique

et sonore bien particulière, mais également le côté

performatif d’être capable de faire le plus avec

le moins ou vraiment pas beaucoup…

 

Et ce qui devait arriver arriva tout naturellement :

Un beau jour, le fier codeur se dit qu’après tout,

le prétexte du jeu était superflu et qu’on pourrait

faire encore plus fou en remplissant toute

la disquette rien qu’avec ses jolies animations…

La démo était née…

 

Pas évident de trouver LA démo iconique qui résumerait

au mieux l’concept, tellement les productions furent

nombreuses et les modes changeantes. On a eu les démos

qui se chargeaient bout par bout à la hussarde

(genre celles d’Alcatraz ou des Wildcopper),

les mégadémos plétrhoriques qui duraient des heures

avec un joli loader (la fameuse Red Sector megademo),

les trackmos qui proposaient un film sans coupure

d’une traite (genre Mental Hangover de Scoopex

ou Enigma de Phenomena), et tant d’autres…

 

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Comme on est parti sur l’analogie avec le monde de la musique,

voici State Of The Art des Spaceballs sur Amiga démoulée

en 1992. Outre ses prouesses techniques qui ont marqué

tout eune génération, c’est un peu LA demo mythique

qui ressemblerait clairement à un clip vidéo.

[https://www.youtube.com/watch?v=89wq5EoXy-0]

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On peut néanmoins noter qu’il n’y a pas eu que des codeurs

maquisards pour avoir envie de repousser les limites

de leur bestiole adorée. Lors des salons de l’informatique

où chaque constructeur venait présenter ses nouveaux joujoux

matériels et logiciels pour craner, il fallait bien

du contenu pour en mettre plein la vue. Il y a donc également

eu des démos « commerciales », mais en général

comme pour les cordonniers, leurs espadrilles faisaient

très charentaises comparées aux Air Max pirates

cousues mains dans les caves…

 

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Le mieux pour illustrer ces tentatives serait de revenir

à la mère des mères. En 1984, quand la société Amiga

(rachetée ensuite par Commodore) est venu présenter

son tout premier bébé au grand raout du Consumer Electronics

Show de Las Vegas, fallait bien un truc pour aguicher

le chaland sur leur stand. Voici donc la fameuse Boing Ball

de Dale Luck et RJ Mical.

[https://www.youtube.com/watch?v=YlAhRJjOhDg]

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▓ 72h Party People : Se réunir pour enfin se voir,           ▓

▓ se marrer, se jauger, échanger et commercer…               ▓

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Point d’internet à cette lointaine époque. Pour rencontrer

ses congénères eux aussi atteints de ce vice, il a bien fallu

créer des espaces spécifique avant d’en avoir

détournés d’autres…

 

Jeux ou démos, les disquettes circulaient de la main

à la main dans les cours des collèges/lycées, au club

informatique du bled, par la poste qui faisait bouger

ou offertes dans la presse spécialisée. Certes il y avait

les serveurs BBS auxquels on pouvait se connecter pour

en télécharger depuis le bout du monde, m’enfin ultra rares

furent ceux qui y avaient accès, tellement ça douillait

en unité France Télécom et en équipement

de modulateur/démodulateur si cher à Bayrou.

 

Tout ceci était bien dispersé et aléatoire aux grès

des rencontres des potes du cousin de machin

qui connaît truc, et s’il n’y avait pas en bout de chaîne

quelqu’un issu directement du sérail, ça peinait dur

pour arriver jusqu’à vous.

 

Nos fameux crackers et codeurs n’étaient pas si légion

proportionnellement, tant déjà l’informatique était

rappelons-le un loisir plus donné aux riches qu’aux pauvres,

et tant la probabilité fut faible qu’un ado préfère potasser

des heures un manuel façon « Apprend l’assembleur Z80

avec la méthode Berlitz », plutôt que d’enchaîner

des heures durant à tester les dix jeux copiés

qu’il venait fièrement de ramener de chez son pote.

 

Ces happy few autoproclamés étant répartis aléatoirement

aux quatre coin de l’hexagone, voire de l’Europe et du monde,

il y a bien un moment où ils se sont dit que ça serait

sympa d’se voir en vrai.

 

Sont donc venus les temps des « parties » et leurs surprises.

Le principe de base était des plus rudimentaire :

Trouver qui d’un hangar, un gymnase, le sous-sol

d’une bibliothèque ou qu’en sais je.

Y convier un week end durant la tripotée de nerds motivés

pour trimballer sous l’bras un écran cathodique qui pèse

un âne mort et l’ordinathan tout aussi imposant jusqu’à la bas.

Puis laisser mijoter tout ce bouillon de culture

qui va s’échanger des jeux, des programmes, des connaissances,

des bières, le tout en dormant à même le sol dans un duvet

et en repartant à la fin avec une chiée

de disquettes bien remplies…

 

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Voici ce que ça pouvait donner, nous sommes en décembre 1990

à la Dexion Christmas Party dans la petite bourgade

d’Odense au Danemark.

[https://www.youtube.com/watch?v=2S9Dwuqtxgk]

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Historiquement j’aurais tendance à songer que le concept

de « copyparty » a précédé celui de « demoparty »

mais je me plante peut être.

En tout état de cause, l’un et l’autre étaient mêlés à la base

et la distinction s’est probablement marqué le jour

où les organismes protecteurs du grand capital sont venus

siffler la fin d’la récré à grand coup d’intimidation

et d’arrestations pour l’exemple, histoire de limiter

l’ampleur du piratages industriels. Parallèlement, la démo

ayant reçu ses notes de noblesse, on a pu y dédier

des événements rien qu’a elle…

 

Comme pour les cracks, réalisés sous une marque copyrightée

telle une entreprise coté en bourse, les démos étaient

fabriquées en groupe avec une bannière qui s’arborait

des plus fièrement.

 

On a bien des gugus qui se réunissent sous un même nom

pour gratter des cordes en gémissant et réclamer

qu’on achète leurs disques. Ou des clampins qui cavalent

après un référentiel bondissant faisant face à d’autres

avec un tricot différent et la horde de braillards

qui les suivent.

 

Rien de choquant à ce que nos allumés du pixel

en fasse de même, l’appartenance à un groupe

est une donnée fortement sociabilisante chez l’humain.

 

Tels les fameux collectifs artistiques qui vous concoctent

l’annuel festival Tartempion à Trifouillis que vous

ne rateriez pour rien au monde car y seront sur scène

vos groupes favoris, les sceneurs ont lancé

leurs démoparties annuellement récurrentes.

 

Le tout avec le joli nom qui sonne bien, une promo visuelle

adéquate 360 (le grand classique : proposer une démo dans

la party des autres qui annonce la prochaine

qu’on va organiser soi même), des tickets d’entrée

à prix divers et parfois bien onéreux, le tout réunissant

parfois plus de mille personne sur un week end

(avec incidence sur l’industrie hôtelière locale,

les taxis, les restos, etc…).

 

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Tant qu’a causer promo, autant en faire un peu

pour les copains. Voici donc le spot publicitaire

pour annoncer la Shadow Party qui aura lieu en ligne

tout ce week end et qui commence dès demain.

Oui bon alors là, on sera pas des milliers, c’est une petite

party toute jeune, c’est l’édition deuxième du nom.

M’enfin c’est arrivé près d’chez vous alors

allez donc y jeter un œil…

[https://www.youtube.com/watch?v=W6ybnfktkRM]

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Comme pour les nerds refoulés d’la musique qui ignorent

leur statut pathologique, c’est pas rare d’entendre

un sceneur croisant ses congénères s’esclaffer

« Alors, t’étais à la Bidule cette année ?

Y’avait les Tralalapouet, ils ont releasé leur dernier opus,

ça claquait trop et j’ai passé la soirée à parler

avec Chose de MachinMachin, il est super sympa,

on a bu des bières toute la nuit… ».

 

Parfois même avec le comble du chic à prononcer ceci

en arborant fièrement un tshirt de la party de l’an dernier,

quand ce n’est pas un tshirt avec le logo d’un groupe

ou encore d’un constructeur informatique de renommée.

 

De même, là où le fier troubadour mélomane va s’extasier

devant la guitare hyper rare et jolie d’untel ou son super

setup de modulaire maison, ce qui a ce sujet le rend difficile

à distinguer du passionné de tuning, le sceneur lui va trouver

ça hyper classe d’exhiber devant ses pairs son ordinateur

hyper rare encore en état de vie et toutes ses implémentations

maison qu’il a mis d’dans pour le rendre encore plus balaise.

 

Il y a donc, comme pour la musique, toute une économie

de merch qui y est rattachée, quand ce n’est pas carrément

du commerce de Géotrouvetout façon Lépine qui vient vendre

ses découvertes magiques pour customiser ses jouets.

 

En général quand l’humain se réuni, il le fait dans un désir

de partage de connaissance et de sueur, donc chaque demoparty

a son lot de conférences et ateliers sur des sujets pointus

et parfois fort divers, ses invités de marque venus raconter

leur gloire passée, ses soirées concerts à dancefloor endiablé

(oui bon, le nerd est timide dans le pas d’danse hein)

et bien évidemment son bar où seront engloutis des litrons

(à la Silly Venture en Pologne, la tireuse à bière

est en accès libre et la vodka à prix local…).

 

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Pour vous donner une idée ce que ça rend, voici un bout

du live de Wiklund en Allemagne à la Revision de 2016.

[https://www.youtube.com/watch?v=4qRnGU2BQEk&t=676s]

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▓ Mais que serait donc une coupe du monde sans poules,       ▓

▓ ni easter eggs, ni public ?                                ▓

▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓

 

Plus un groupe produit de démos, qui plus est, de qualité,

plus sa renommée brille dans la nuit et la concurrence

fait rage avec les autres. Or pour mesurer la taille

de sa bite, outre la bête comparaison à l’œil dénudé,

il a bien fallu en figer des règles et des valeurs étalon.

 

La démo étant un sport nativement lié à la technologie,

celle ci étant en perpétuelle évolution au cour du temps,

il a bien fallu adapter les règles du jeu pour pouvoir

se jauger en évitant qu’une 2CV soit sur la même piste

qu’une MacLaren Renault de F1, même si dans l’absolu

ça arrive souvent…

 

Comme pour toute compétition olympique, on y a défini

des disciplines, des catégories, des règles strictes,

des podiums et des médailles…

 

Là viennent alors se distinguer deux mondes :

Ceux qui préfèrent s’affronter sur du matériel vintage

totalement obsolète (le « oldschool »), quand les autres

prendraient comme terrain de jeu l’ordinateur moderne

de maintenant (le « newshcool »). Comme c’est deux écoles

bien différentes, cela peut parfois être légèrement clivant.

 

A titre tout à fait personnel (et générationnel

j’imagine aussi), j’ai quand même quelque peu du mal

à vraiment savoir apprécier les démos « modernes »

tricotées pour du matériel de maintenant façon « no limit »,

tant il est difficile de les différencier d’un bête

clip vidéo réalisé avec After Effects.

 

Certes, cela reste du code à la base, m’enfin ça m’parait

toujours un peu plus fadasse coté performatif tant

les possibles d’aujourd’hui font totalement disparaître

la notion de contrainte, qui à mon sens, rend les choses

vachement plus touchantes…

 

Cela dit, je n’dois pas être le seul à y être sensible,

puisqu’il existe également des catégories restrictives

qui induisent des limites pour les machines modernes.

 

Y’en a même qu’ont poussé le vice à carrément fabriquer

des machines virtuelles simulant les temps anciens,

c’est la catégorie « fantasy consoles » (la TIC80 et la Pico8)

où là aussi, il y a des limites induites par les spécificités

des dites « fausses machines ».

 

Passé ce distinguo du choix de l’école vont apparaître

différentes sous catégories et déclinaisons en fonction

du médium choisi, de la matière proposée

et de la discipline pratiquée.

 

 

Un premier élément qui viendrait caractériser la chose

serait la durée et la densité du produit proposé :

░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░

La catégorie reine serait la fameuse « démo » et son format

classique bien normée, mais parfois le temps manque pour

pouvoir finaliser une belle histoire bien longue

et toute jolie à temps.

 

Nous aurons donc la possibilité de proposer une « intro »

qui sera plus courte, moins aboutie, un genre de galop d’essai,

mais qui sera cependant identifié comme telle dans

sa catégorie propre. Un peu comme pour la musique

où on pourrait venir avec son EP sous l’bras

plutôt qu’un album complet.

 

De là en découle une sous variante pas vraiment officiellement

reconnue mais qui permet d’dire à ses pairs « Bon j’ai essayé

quelque chose, mais c’est vraiment à l’arrache hein »

qu’on nommera « compofiler ». En musique ça donnerait

vaguement « la bande démo » d’un morceau enregistrée

comme ça venait mais qu’on veut absolument faire écouter

à ses potes voire au monde entier…

 

 

Un second élément qui rentrerait en compte pour catégoriser

serait le poids et l’envergure du bazar :

░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░

On a beau s’affronter à coups de bits, faut bien qu’ça tienne

dans l’sous vêtement pour être décemment présentable.

Or la contenance va varier en fonction du modèle (slip,

caleçon, boxer, string…), de la sa matière (lycra, coton,

laine de lama…) et de taille du modèle (S, L, XXXL…).

 

Les nerds ont donc leur pavillon de Breteuil

et son fameux BIPM (Bureau International des Poids et Mesures)

où le maître étalon en serait le francisé « octet »

(byte en anglais) qui s’apparenterait alors

au gramme informatique.

 

Et comme pour les patates, bah on va parfois compter en kilos,

en méga, etc… Sauf que la taille du sac est variable

et que si ça dépend quand ça pend, bah ça dépasse.

Or si la limite de contenance peut être naturellement liée

aux propriétés physique du sac, on va pouvoir aussi s’amuser

à volontairement en prendre un plus petit pour voir

tout ce qu’on arrive à foutre d’dans.

 

La face d’un vinyle 45 tours a une durée finie, ça n’empêche

pas d’y graver un sillon lisible à 33 tours pour y gonfler

la dite durée…

 

Nous allons donc avoir des sous catégories, comme pour la boxe

et les canassons qui gambadent, avec un poids maximum

autorisé : On part de 256 octets et puis on double à 512,

puis 4 kilo-octets, puis 8, 16, 32, 64 et après bah,

c’est No Limit…

 

Dans l’idée, 256 octets c’est grosso modo 4 milliard fois

moins que la mémoire de stockage d’un Ipĥone13, et pourtant

on arrive à en faire des choses avec si peu…

 

Là on touche un point clef du bouzin :

L’art magistral de savoir faire de folles choses

à partir de rien, enfin de vraiment pas grand-chose.

La performance en est donc d’autant plus remarquable

et appréciée. Si limites il y a, qu’elles soient imposées

ou non, le jeu est bel et bien d’essayer de les repousser.

Un peu comme réussir à émouvoir avec un bête haïku

de trois phrases…

 

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

Voici un p’tit exemple récent avec DSR Scroll de Desire

sur Apple 2 sortie le mois dernier à la Outline 2022.

Forcément c’est spartiate et répétitif, mais bon à coté

un document word à vide pèsera 16 fois plus lourd…

[https://www.youtube.com/watch?v=utztCwB8jm8]

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

 

A noter que le poids n’est parfois pas la seule limite imposée.

Une démo ayant une durée, quand on en regarde un paquet

d’affilé lors d’une party, ça peut vite devenir bien long

et peu digeste. On va donc limiter l’affaire en disant

« ça ne doit pas dépasser 8 minutes… ».

 

 

Un troisième élément permettra encore de ranger les torchons

dans un autre placard que les serviettes et les napperons,

c’est le choix des armes :

░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░

On a donc vu qu’on pouvait se la jouer vieille école ou jeune

gens moderne, ce qui forcément impactera les possibles

et les contraintes.

 

Coté « le turfu c’est maintenant », la machine de référence

sera en général un classique PC survitaminé avec tout

ce qu’il faut dans l’bide pour afficher ce qui s’fait

d’mieux selon les standards actuels.

 

Mais si on choisi le camp des vieilles bécanes ressorties

du garage poussiéreux, il va y’avoir l’embarra du choix

concernant laquelle chevaucher, sachant que plus l’engin

sera vieux, moins il sera apte à savoir faire grand-chose

niveau vitesse et endurance.

 

Pour les commissaires de courses, il va donc falloir

trancher pour savoir si elles rouleront toutes ensemble

ou si chaque modèle aura sa course propre. Et là,

c’est un peu aléatoire en fonction de la party fine

et des choix artistiques qui la définissent.

 

En général, c’est l’offre qui va déterminer les catégories

possibles. Soit c’est une demoparty « généraliste »

qui englobe tout, le moderne et le vieux, et dans laquelle

on va regrouper les vieilleries dans une seule et même

catégorie en déterminant un âge minimal de référence

pour avoir l’droit d’être étiqueté grabataire.

 

Soit c’est une demoparty thématique qui va se concentrer

sur une marque de matériel définie, voire carrément

un modèle précis. On peut donc avoir une party

uniquement Atari, qui va décliner en catégorie

de compet’ chaque modèle de la marque.

 

Mais on peut également avoir une party uniquement Amiga,

ZX Sinclair ou Commodore 64. Et à chaque fois bien évidemment,

on déclinera les sous catégories intro/demo/taille limitée etc…

On en arrivera même parfois à des sous catégories matérielles,

par exemple l’Amiga ayant évolué avec le temps et changé

de circuit graphique, on a des fois une catégorie OCS

(le circuit graphique original) et une AGA

(le circuit graphique moderne).

 

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

Quand on est tout mélangé avec la Simca 1000, la 250 GTI

et qu’on roule en Lada, on peut s’amuser à tancer les autres

qu’on arrive à rouler aussi vite qu’eux. C’est ce qu’on fait

le collectif Hornet + CRTC + DESiRE (oui là vu la prouesse,

fallait être nombreux sur le coup) avec 8088 MPH sortie

en 2015 sur un bon vieux IBM PC de 1981

qui savait rien faire…

[https://www.youtube.com/watch?v=yHXx3orN35Y]

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

 

 

Enfin un dernier moyen pour déterminer des catégories diverses

serait la discipline en elle même :

░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░

On aura vu au départ qu’une démo, c’est des lignes de code,

des jolies images et du bruit mélodieux. Or Einstein

c’est pas forcément Picasso, ni Mozart (oui bon certe

ça arrive parfois). On va donc avoir des catégories

spécifiques pour que chacun puisse exprimer son art

et rien qu’le sien dans son domaine de prédilection.

 

Coté aquarelle et ritournelle, là encore on pourra choisir

à la base si on fait avec du moderne de maintenant

ou si on préfère les blips et les gros pixels patauds d’avant

avec leurs sous catégorie en fonction d’la machine.

 

Pour les bruyants, on aura donc la compo « streamed music »

dans laquelle on pourra présenter tout type de son, fait avec

ce qu’on veut (voix, ukulele, triangle…) pour un peu

qu’il respecte les standards imposés d’être une création

originale, mais également les compos « tracked music »

et « oldschool music » qui implique de faire chanter

la puce sonore d’une machine spécifique.

 

Pour resituer un brin les choses façon « Pépé raconte… »,

au départ nos amis les bêtes ne savaient que couiner

en faisant « beep », puis le matos évoluant, elles ont su

moduler le « beep » et en hurler plusieurs en même temps

jusqu’à finir par carrément savoir cracher du sample.

 

Et pour pouvoir les faire chanter sans avoir à tout écrire

à la main en imbitable langage machine pour attaquer

directement le circuit sonore, de merveilleux programmeurs

ont pondu des logiciels dédiés, communément nommés

« tracker », permettant de manipuler les sons

avec des notes, des partitions, etc…

 

Une des particularité du tracker réside dans le fait

que les pages défilent, non pas horizontalement

comme sur Cubase ou Live, mais verticalement

et que les notes y sont inscrites sous une forme quelque

peu codée (ABCDEF pour la note, de 0 à 9 pour l’octave,

et toute une suite de lettres/chiffre et valeurs

en hexadécimal pour les effets), bref ça se voit bien

qu’à la base c’est un outil qui a été médité

par un codeur…

 

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

En guise d’exemple, je vais vous infliger une création

personnelle sortie à la Shadow Party de l’an dernier.

C’est fait sous Arkos Tracker 2 qui permet de faire couiner

l’AY-3-8912, puce sonore qu’on savait trouver

dans les Amstrad CPC, les MSX, le ZX Spectrum,

tous nés dans les années 80.

Et comme « le skweee, c’est la vie ! » bah forcément

s’en est un peu…

[https://www.youtube.com/watch?v=xyinMYW3eOI&t=970s]

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

 

Pour les gribouilleurs, même jeu, on aura la catégorie

« modern graphics » où tout ce qui a été fait avec Photoshop,

Blender ou autre sera accepté (y’a même carrément

des fois une catégorie photo).

 

Et on aura également des déclinaisons de catégories

(ou un regroupement sous l’étiquette « oldschool graphics »)

selon la machine cible et ses possibles. Comme pour le son,

les possibilités graphiques ont pas mal évoluées avec le temps,

on aura des machines capable de n’afficher que 4 couleurs

avec uniquement des lettres/caractères quand une autre

sera toute fière de proposer du 320x240 en 64 couleurs.

 

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

En guise d’exemple, voici du très rudimentaire

puisqu’il s’agit d’un petit bout d’une compo « ASCII ART »

où on a l’droit de dessiner qu’avec des caractères.

Ça date de 2007, on sait pas trop où c’est et le caméraman

a l’air bien high…

[https://www.youtube.com/watch?v=20wj10UwqUk]

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

 

Et là vous aller m’dire que le pauvre codeur, on l’oublierait

pas un peu ? Alors déjà c’est quand même un peu lui le chef

et le capitaine du bateau si on l’écoute, quand en groupe,

il nous pond une démo.

 

Il pourra également s’illustrer, avec l’aide de Picasso

et Mozart, dans la catégorie « jeux » à refaire Pacman

ou en créer de toutes pièces des encore jamais vus.

 

Enfin, il pourra carrément participer à des battles de code

en temps réel nommées « Shader showdown » dans lesquelles

il affrontera en duel ses congénères, le code, sa progression

et le résultat s’affichant en direct sur l’écran

à la vue de tous.

 

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

Voici ce que ça peut rendre avec la finale du Shader Showdown

à la Revision de 2018. Vous noterez que parmi

les deux finalistes, y’a une fiiiiiille !

Même que 2 ans après, Floppine mettra ces messieurs

à l’amende en remportant la finale, Girl Powa !

[https://youtu.be/ZwR0zFe57Y4?t=47]

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

 

 

Alors les règles c’est bien, mais c’est trop restrictif :

░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░

Toutes ces jolie catégories subdivisées permettent dà chacun

de s’exprimer librement dans sa cour, m’enfin le sceneur

est quand même un animal parfois bien psychorigide

sur la transgression.

 

Il a donc créé une catégorie fourre tout nommée « wild »

dans laquelle on peut y présenter à peu près ce qu’on veut :

De la chorale mal chantée, en passant par la chorégraphie

contemporaine, la démo diffusée sur une croix de pharmacie,

elle qui permet de faire rentrer dans cette case,

*         en respectant les règles à lettre,

tout ce qui ne rentrait pas ailleurs.

 

C’est aussi dans cette catégorie qu’il pourra partager,

pour le plus grand bonheur de ses pairs et des autres

moins doués, ses trouvailles pour se simplifier la vie

et celles des autres : Son nouveau tracker pour telle

machine, sa nouvelle tambouille pour optimiser la conversion

d’images modernes en vieux pixels, son super algorithme

de compression qui fait tenir 4 bœufs dans le corps

d’une grenouille, etc…

 

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

Alors là dans l’tas, on va trouver des trucs vraiment tarés.

Par exemple à la Gubbdata de l’an dernier en Suède, Quiss

de Reflex a présenté Freespin, un projet tout foufou

dans lequel il arrive à faire chanter et afficher une démo

à un lecteur de Commodore 64, mais sans l’ordinateur…

[https://www.youtube.com/watch?v=zprSxCMlECA]

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▓Juges et party : La guerre des boutons à l’école des fans…  ▓

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On a donc le hangar, les machines, les nerds

et leurs productions, reste plus qu’à organiser le défilé,

mix entre la Fashion Week et le concours canin.

Et vu qu’on  est dans là qu’on pète plus fort que les autres,

et le qu’on court mais après quoi, faut bien un p’tit sucre

à la fin pour motiver les troupes.

 

Chaque catégorie va avoir son climax dans la soirée car

elle sera diffusée sur le grand écran géant devant toute

l’assemblée réunie qui pourra, comme à Cannes sur

la croisette, hurler au scandale, applaudir chaque exploit

et se marrer comme une baleine…

 

Pour chacun des participants, c’est un peu LE moment ultra

intense où les heures passées à pondre son p’tit machin

dans son coin seront jugées et parfois réduites à néant

pour un bête défaut de diffusion, un matériel capricieux,

ou un parti pris artistique totalement incompris.

Il y a, en général, comme un gros « ouf » soulagement

une fois que sa production est passée…

 

C’est aussi LE moment où son œuvre est officiellement

mise en orbite dans la galaxie demoscene, un peu comme

la sortie à date d’un LP/EP/single. Ça trépigne pas mal

parfois car il l’a dans ses cartons depuis masse

et qu’il a très envie d’la montrer à la face du monde

mais faut que ça reste secret defense, de peur de se faire

chiper son idée originale par un autre groupe,

fichue compétition oblige.

 

Et puis c’est aussi LE moment où le public va découvrir

en direct l’affaire et y réagir « en vivant »

omme au théâtre. Applaudissements nourris pour une figure

exécutée avec brio, cris de joies à la vue d’une référence

parlante, rires gras pour une blague tout aussi adipeuse,

dandinements et dodelinements pour une musique catchy,

huées de désapprobation, toute la chaleur humaine

de l’humain chaud comme un processeur overclocké s’en dégage.

Et ça, le sceneur il aime bien, ça lui réchauffe

son petit cœur d’être sociable…

 

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

Là je vous propose de revoir 8088 MPH (bon on va abréger hein)

mais la version live filmée directement avec téléphone

parmi le public.

[https://youtu.be/gdb3AQ14iVc]

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

 

Chacun des membres du public, moyennant d’avoir officialisé

sa participation à l’événement via inscription et menue

monnaie lâchée, est invité, comme après chaque tour de chant

à l’Ecole des Fans, à donner une note

pour chaque production diffusée.

 

A la fin, on compte les points, on en sort un classement

définitif et les résultats officiels font l’objet

d’une cérémonie de clôture en grands souliers, généralement

le matin du dernier jour de la party, soit après deux jours

de bitures avec fort peu de sommeil.

 

Comment le sceneur évalue-t-il les choses pour attribuer

ses points ? Et bien comme pour toute élection avec ses débats

d’comptoir, c’est très variable et subjectif, si bien

que le classement final n’est pas forcément cohérent

avec la qualité des produits, y’a moult paramètres

qui rentrent en ligne de compte.

 

Cela a d’ailleurs souvent une incidence sur la démo elle-même,

qui sera volontairement calibrée pour plaire

à la foule de votants, taquinant leur plus bas instincts,

évitant (ou au contraire provoquant) les polémiques

et tachant de flatter le plus grand nombre

pour rafler un max de points…

 

Déjà, comme pour le skate et le patinage artistique,

il y a des figures de base qui, même si elles ne sont

pas vraiment imposées, finissent toujours par pointer

l’bout d’leur tarin dans l’histoire.

 

Chacune a une dénomination bien précise, et comme dans tout

sport qui évolue, il n’est pas rare d’en voir surgir

de nouvelles, soit déclinées et améliorées, soit carrément

totalement novatrices, entraînant avec elles

de nouvelles modes. Parmi ces classiques de références,

on peut citer :

 

-         le joli logo du nom du groupe ou du titre de la démo,

avec son pendant, la super illustration plein pot

qui remplit tout l’écran avec un max de couleurs

et de finesse.

 

-         le scrolltext, qui comme son nom l’indique est un texte

qui défile, dans lequel on va pouvoir raconter qu’on est

les plus beaux et qu’les autres ils sont moches,

que cette figure là (qu’on est en train de voir

là en parallèle) elle est fantastique en expliquant

techniquement comment ça marche, mais aussi qu’on est

tout bourré et qu’on ne sait vraiment pas quoi dire…

On peut passer des heures à vouloir les lire

pour n’pas rater un bout de l’histoire, mais faut être

polyglotte car l’anglais « universel » fait parfois place

à la langue maternelle des romanciers.

C’est aussi parfois d’dans qu’on retrouve du bon bitching

façon Voici à base de « Machine a quitté Machin

pour Truc », bref c’est un peu là qu’on règle ses comptes

comme dans la cour d’la maternelle.

 

-         les FX, qui sont des figures à proprement parlé

comme le lutz et le holy, et qui vont du cube en 3D

qui tournoie, en passant par le vortex d’étoiles

qui défilent, les p’tits boules qui se dandinent

en cadence, les fractales infinies, les plasmas

de couleurs, etc…

Y’en a un bon paquet et elles se cumulent parfois

à l’écran pour renforcer l’aspect « T’as vu, t’as vu,

on sait faire tout ça en même temps ! ».

Je pourrais tous vous les énumérer (rasters bars,

shadebobs, plasmas, kefren bars, glenz vectors,

rotozoom, raycasting, …) mais est ce bien nécessaire ?

Les vrais sacheront et les béotiens s’en foutent

bien alors… En bon branleur qui maîtrise mal son sujet,

on va s’en tenir à ça…

 

-         les greetings, exprimés sous la forme de texte

ou de logos, qui consistent à citer les noms des groupes

et des copains qu’on aime bien. Bien évidemment,

quand on est « greeté », on est pas peu fier pour un peu

qu’le groupe qui vous cite ait du renom intersidéral.

 

-         la jolie bande originale du film, parfois en totale osmose

avec le rythme des animations, parfois juste là pour dire

qu’il y a du son, souvent bien fête foraine pour caler

avec le « plein la vue » mais qui des fois se risque

à sortir des sentiers trop damés.

Il arrive même parfois qu’elle soit le pilier central

de l’affaire, on a carrément des « musicdisk » qui,

comme un LP, proposent une planquée de morceaux à écouter

indépendamment les uns des autres, ou sous la forme

d’un mégamix calé dans l’beat à avaler d’une traite.

 

-         et enfin les crédits, qui sont un peu le générique

du film où on raconte le qui a fait quoi dans l’histoire.

 

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

Vous avez déjà pu voir ces figures dans les exemples

précédents, je vous propose de réviser vos classiques

avec In the kitchen d’Anarchy sortie sur Amiga en 1992

et qui coche à peu près toutes les cases…

[https://www.youtube.com/watch?v=iY1bt9864sU]

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

 

C’est donc sur cette base normative, ralliant traditions

sévèrement ancrées et tentatives de faire bouger les lignes,

que le sceneur va pouvoir s’appuyer pour juger la qualité

du produit et, en fonction de son ressenti, de son humeur

et de son alcoolémie, qu’il va attribuer des points à chacun.

 

Sauf qu’il y a plein de biais qui vont venir dévier

la rectiligne trajectoire de la logique des choses.

 

Déjà côté technique, seuls ceux qui savent vraiment

comment marche telle ou telle machine, pour un peu qu’ils aient

mis l’nez d’dans, seraient réellement objectifs pour juger

d’une performance technique.

 

Or si le codeur vote, le grapheux, le sondier et le quidam,

qui n’ont que de vague notions floues  vont également pouvoir

voter et s’exprimer sans trop savoir (bon eux aussi,

ils se fadent des contraintes liées aux limites,

m’enfin c’est souvent le codeur qui les guide là-dessus

et ça reste assez mystique pour eux).

 

Ensuite vient l’effet de proximité sociale très humain

qui va induire du « Je vote pour mes potes, même si je trouve

ça bof leur machin, c’est mes potes alors…».

 

Lors d’une party internationale, ça va aussi se décliner

en version chauviniste « Je vote que pour les ouzbeks

parce que j’le suis et que la party est chez nous ».

 

On pourra avoir du vote d’encouragement, quand des nouveaux

venus sur la place osent se lancer pour la première fois,

tout comme à l’inverse, du bon gros « name voting »

façon « c’est Machin, j’adore leurs productions,

obligé quoi qu’ils fassent, je vote pour eux ! ».

 

Comme compétition rime avec baston, on aura également

l’droit à du boycott massif, et à l’inverse,

de la surévaluation factice pour assurer

la domination des plus établis.

 

Et comme tout ceci se fait en masse, recouvert

sous des litrons d’éthanol et avec peu de sommeil,

il reste une jolie part d’aléatoire fluctuant

qui fait qu’le vote est parfois aussi justifié

qu’celui d’un député LREM au palais Bourbon.

Dans l’idée, Licence IV était resté premier

du TOP 50 pendant 13 semaines alors…

 

 

 

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▓ No pain, no gain… Oui mais pour y gagner quoi ?            ▓

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Du classement découle le podium sur lequel on parade fièrement

en se faisant remettre un trophée et une médaille

qu’est pas forcément en chocolat.

 

Selon l’esprit et l’envergure de la party, on peut repartir

avec carrément de la thune pour gonfler son compte en banque.

Des fois c’est du matos tout neuf et rutilant qui coûte

un bras fournis par les sponsors de l’événement, des fois

c’est du matos rare d’occasion, et des fois c’est juste

des p’tit goodies bricolé histoire de dire.

 

Il y aurait donc parfois des sceneurs qui vont suer corps

et ame des mois durant pour proposer la plus belle démo juste

dans l’espoir de remporter le lot convoité (parfois,

pour se faire mousser, une party va faire sa promo

en annonçant fièrement ses lots), m’enfin ça reste

assez anecdotique.

 

A l’époque où c’était un adolescent encore chez ses parents,

ça devait un peu plus jouer dans la motivation

mais maintenant que c’est un quinquagénaire

à ventre bien rempli bah…

 

En général, pour les trois premiers, on a toujours une jolie

coupe réalisée spécifiquement pour la party avec dessus

son rang et la catégorie à laquelle on a participé.

Chez certains d’ailleurs, les étagères doivent

en dégueuler sévère…

 

Avec la breloque, on enrichie son palmarès,

on assoie son blase et sa fame, on fait rayonner la légende

son groupe, on poste sa photo avec sur Facebook,

bref on se fait exister comme n’importe

quel humain du XXIème siècle.

 

Là où c’est intriguant, c’est qu’il ne semble pas exister

(enfin à ma connaissance) de demoparty sans aucun classement,

où l’intérêt d’y participer serait juste pour la beauté

du sport et du partage. Pourtant si le sceneur

aime faire des démos, il aime tout autant en regarder,

donc il devrait être ravi d’en avoir encore plus à voir,

mais non…

Il lui faut d’la compétition et une échelle d’valeur

qui lui permette de dire « C’est moi qu’ai la plus grosse ! ».

 

Après tous ne viennent pas forcément pour gagner.

Déjà parce qu’il faut un sacré niveau pour tout déchirer

or ce n’est pas donné à tout l’monde vu la concurrence.

 

Ensuite parce que même si c’est sympa de participer

(il arrive parfois qu’on participe à un événement juste

pour le soutenir, pour qu’il y ait assez d’entrées

dans les différentes catégories) mine de rien pondre

quelque chose ça bouffe un temps certain et qu’on a autre

chose à gérer dans sa vie. Vous n’imaginez pas le nombre

de scène de ménage et de drames familiaux qui en découlent…

On va rendre alors un truc pas forcément abouti

comme on l’voudrait mais dont on est quand même

un peu satisfait.

 

Et enfin parce que des fois, on a ni le temps, ni l’envie,

de pondre quelque chose, mais qu’on viendra en spectateur

curieux, content de retrouver ses potes et d’trinquer

avec eux sur un week end…

 

Toujours est-il qu’être le roi de l’univers de la demoscene,

outre les aspects sociaux mentionnés avant,

c’est pas vraiment ça qui va faire de vous le roi du monde

sur l’échelle sociale générale rattachée

à la pyramide de Maslow du commun.

 

Mais cela aura permis à certains de se faire remarquer

pour entamer de jolies carrières professionnelles

dans le domaine du numérique.

Y’a des tout jeunes qui, dès leur adolescence

dans les années nonantes, se sont fait recruter

par des boites de jeux vidéo. D’autres y sont venus

sur le tard une fois leurs études finies, soit en montant

leur boite, soit en intégrant des plus grosses.

D’autres encore ont percé coté studios graphiques,

création sonore, etc…

 

En tout cas, le gain le plus notable serait certainement

le même qu’on aurait en étant collectionneur de timbres

ou fan de musique se retrouvant régulièrement

pour un blind test au bar : Pouvoir s’investir à fond

dans une marotte, y trouver une valeur refuge,

un terrain de jeu et d’expression à son goût,

et se relier socialement aux autres

au travers de ce prétexte.

 

 

 

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▓ The Man Machine : Rigide et fragile comme du papier Kraft  ▓

▓ mais qui usine de bon coeur à la Werk.                     ▓

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« C’est un homme seul avec son synthétiseur » disait

Houellebecq à propos de Balavoine. Et on doit aisément pouvoir

le dire de bon nombre d’autres musiciens, ou remplacer

l’Bontempi par une machine à écrire ou d’la toile de jute.

Bah le sceneur, c’est un peu pareil, sauf que son synthé

c’est un ordi…

 

Si on reprend par petits bouts la sentence de Michel

le sans dent richissime, on va d’abord avoir « c’est homme »,

et bon courage pour trouver « une sceneuse ». Alors certes

ça existe, avec les mœurs qui évoluent on commence

à en croiser un peu plus dans les jeunes générations,

m’enfin elles ne sont franchement pas légion.

 

Je n’ai pas de statistiques précisément documentées, m’enfin

à vue d’nez et d’expérience, dans une party à 100 individus,

vous ne trouverez parmi la foule qu’environ 15 mesdames.

Et si on sort du lot la gentille copine qu’est venue soutenir

son amoureux, il va vraiment pas en rester beaucoup

coté participantes qui codent, dessinent

ou font chanter les bestioles.

 

Elles sont d’autant plus courageuses,

vu leur sous représentation et l’univers bien gras

et testostéroné du milieu, que c’est de l’ordre de l’exploit,

gros respect les meufs. Gageons que ça change avec le temps…

 

Donc « c’est un homme … seul » que ça dit ensuite.

Isolé pourrait-on dire en fait… Déjà parce que,

comme pour le tuning ou les mycophiles, c’est pas

une passion si répandue que ça.

Pareil, si on re-contextualise historiquement,

tous l’monde n’a pas eu un ordinateur dès son plus jeune âge,

et encore moins ne s’est lancé à corps perdu

dans l’apprentissage de la maîtrise de la bête.

Pas simple après de trouver légion de semblables

au coin de sa rue.

 

Ensuite parce que, comme tout violon d’Ingres, toute passion

entraîne dans un vortex temporel et exclusif,

et que forcément, bah ça isole un peu (il en faut des heures

et des heures de baston pour arriver à sortir une démo

dans son coin tout reclus avec son ordi).

 

Enfin, on pourrait envisager le fait que cet isolement

n’est pas anodin et qu’il serait probablement la résultante

façon « otaku light », pour quelqu’un qui ne serait pas

particulièrement en phase avec la société bien normée

et le joli monde qu’on lui propose, et qui va trouver

ses normes à lui dans ce périmètre là,

bien au chaud, loin du tumulte…

 

Mais c’est un « homme seul AVEC son synthétiseur »

et son p’tit camarade de jeu, il va justement synthétiser

tout un tas de possibles pour lui, laissant libre court

à son imagination, lui permettant d’exprimer moult choses

au travers de ce médium particulier.

 

Si bien que d’un côté on aura une ouverture maximale

de créativité latente, de l’autre on aura de jolies ornières

liées à l’enfermement sur soi.

 

Tel le poète à mots dits, le barbouilleur contrarié

(on a vu jusqu’où ça pouvait aller), ou le Jean Luc Le Ténia,

le sceneur est un humain complexe, complexé potentiellement

aussi, qui a beaucoup à dire et qu’aurait trouvé

sa façon d’aborder la sublimation avec du code,

des pixels et des bleeps…

 

Et comme dans toute expression humaine

qui vient du tréfonds de ses tripes, dans l’tas,

y’en a du qui vaut vraiment l’détour.

 

 

 

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▓ L’art est brut, l’artiste l’est tout autant                ▓

▓ (et c’est parfois brutal et pas DeLuxe)                    ▓

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La demoscene a été reconnue par l’Unesco comme faisant partie

du patrimoine culturel en Finlande et en Allemagne, si si…

 

Bon certes, on a pas trop encore vu de démo chez Vuitton

ou à Beaubourg, ça reste encore bien marginal et méconnu,

pourtant s’en serait naturellement les bases et l’essence

même de l’art dit « numérique ».

 

On aura parfois des gens de l’art qui vont s’inspirer

de l’esthétique ou en reprendre des techniques,

pour l’intégrer au circuit officiel, mais en prenant soin

d’le positionner comme une serviette

bien séparée des torchons.

 

Cela reste encore très loin des hautes sphères du bon goût

qui sait se vendre chez Christie’s, quoique maintenant

y’a les NFT, m’enfin le sceneur pour sa grande majorité

s’en tient encore, à juste titre, bien à distance…

 

On notera tout de même que la nouvelle génération semble

plus motivée à sortir du bois et pousse un peu plus

pour essayer d’intégrer pleinement le circuit classique,

alors que leurs aînés semblent bien décidés à rester

arc boutés dans leur p’tit coin rien qu’entre eux…

 

A bien y regarder, on a donc des productions assimilables

au domaine artistique (de l’image, du mouvement, du son),

qui ne sont pas reconnues en tant que telles

par les institutions officielles, et qui réalisées

par des gens bien barrés quelque peu enclavés

dans leur petit monde…

 

Mais c’est de l’art brut alors ?!?

T’cas pour moi, c’est clairement ça.

 

D’après m’sieur Dubuffet, cador en la matière, l’art brut

c’est « un art qui comprend à la fois l'art des fous

et celui de marginaux de toutes sortes ». Bon bah

vous avez une petite idée du tableau, enfin des tableaux

car ils sont fort divers et variés…

 

Dans la vie, les clichés, bien que réducteurs

et caricaturaux, sont pourtant si souvent vivants

et palpables, quel que soit le domaine observé.

Le sceneur, implacablement, n’y échappe pas…

 

Alors on va quand même laisser Screetch et Jerry Steiner

coincés dans l’rayon VHS. Le sceneur est parfois fort sportif

et bien gaulé même s’il a souvent des binocles (oui bah,

les écrans ça n’aide pas). Il n’est pas obligatoirement

barbu en tongs même si ça peut arriver, il est souvent marié

et père de famille, et y’en a plein qui n’savent

même pas jouer au go ni aux échecs…

 

Loin de moi l’idée de vouloir dénigrer ou cribler de balle

le pianiste qui part dans l’ambulance, pourtant

ça me semblerait dommage de ne pas aborder nos faiseurs

de cube 3D sous toutes leurs faces, si sombres

et bizarres soient-elles.

 

Amusons nous donc jovialement à les égrainer,

même si ça parait peut être un peu facile, ça aura au moins

le mérite de poser les choses sans fard avec une subjectivité

totalement assumée liée à ce que j’ai pu en voir…

 

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

Pour illustrer la vaste complexité du merdier, rien de tel

qu’un bel exemple à la BFM TV mettant en avant ce qui s’fait

de plus sale histoire de bien vous effrayer…

Voici donc une jolie fucktro dans les règles de l’art pondue

sur Amiga en 1992 par un improbable groupe nommé Bidon Dezign

(un joli paravent pour cracher son fiel en restant anonyme

bien caché derrière son clavier).

Si vous vous souvenez, j’vous ai parlé de Melon Dezign

tout à l’heure, bon bah manifestement ils ne se sont pas fait

que des copains, avaient-ils trop l’melon ça…

Pour resituer un peu, cette démo reprend des éléments

d’une démo bien connue de Melon, en les modifiant,

disons très légèrement… Là ils se font pourrir bien

comme il faut avec un raffinement digne de Jean Marie Bigard.

Je n’vous la présente pas uniquement pour ce qu’elle est

et ce qu’elle met en lumière. La bande son principale,

censée s’foutre de la gueule d’Audiomonster (ponte reconnu

de Protracker qui fait des B.O. de films maintenant)

a des merveilleuses dissonances et un coté « tagada pouet »

qui m’font terriblement plaisir, alors ne le bondons pas…

[https://www.youtube.com/watch?v=nlYR_GzZUe8]

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

 

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

Mais c’est pas fini… En bonus je vous propose l’une

des parties cachées de la démo (joie des easter-eggs où faut

s’prendre la tête à faire des combinaisons de touches

et autres gesticulation de joystick pour avoir

le loisir d’y voir) avec un scrolltext qui pose un peu

l’niveau coté bac à sable et beaufferies franchouillardes.

On pourra dire qu’à la décharge des auteurs, ils ne devaient

pas être sorti du Biactol depuis longtemps

quand ils ont commis cela…

[https://youtu.be/x31DrNZTqpY?t=60]

OOOOOOOOOOOOOOooooooooooooooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOO

 

Voilà, ça pose un peu les choses, grossièrement certes.

Je ne connais pas vraiment de fucktro autre que française,

mais ça doit forcément exister et être tout aussi charmant

en allemand ou en suédois…

 

Bon mais le sceneur, ce n’est pas que ça, bien évidement.

Mais ça reste un être pas spécialement facile à vivre

dans l’absolu… Observons donc :

 

 

Le sceneur est quand même bien enfermée dans sa bulle.

░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░░

On aura pu voir précédemment avec l’analogie houellebecquienne

que c’est un être un brin volontairement isolé.

Forcément ça va quelque peu influencer son rapport à autrui,

et d’expérience, c’est parfois vraiment pas simple.

 

Car s’Il se cache un peu en se terrant dans sa grotte

pour se protéger de la foule, il semble pourtant

très très en demande d’autrui…

 

Déjà s’il s’exprime, c’est pour être entendu, donc il

lui faut un public. Alors certes, il l’a bien choisi parmi

ses semblables, c’est sûrement plus rassurant, m’enfin

des fois ses cris s’entendent plus loin que prévu.

 

De manière générale et du peu que j’ai vu, il a souvent

du mal à vouloir sortir de son entre soi. Tout en pestant

fièrement que « Le monde doit savoir », il va râler

que les autres « Ne peuvent pas comprendre »,

ce qui ne facilite pas vraiment l’affaire

pour promouvoir son art.

 

Ensuite parce que, même s’il est doué et bourré de ressources,

il ne sait pas forcément tout faire (ou n’a pas l’temps)

et donc il lui faut s’allier avec d’autres personnes

pour être plus efficace.

 

On aura vu précédemment que le sceneur se rassemble en groupes,

chacun des membres ayant ses coups spéciaux. Là encore,

il est assez ambivalent dans son vouloir.

 

Il va parfois chouiner « Bouh, j’suis tout seul, personne

n’veut jouer avec moi !» mais quand il se retrouve à plus

d’lui-même pour travailler en commun, c’est tout d’suite

bien compliqué à gérer pour son égo, devant faire face

à celui d’autrui qu’est pas en reste non plus.

 

Rares sont les collaborations parfaitement huilées

ou tout s’imbrique et coule de source avec la cadence

d’la canne du chef d’orchestre. Il doit déjà faire moult

compromis avec la machine qu’est pas tendre et qui n’fait pas

forcément ce qu’il veut, s’il faut en plus lâcher

du lest sur le « moi moi moi », bah…

 

Au mieux, on arrive à avoir un lead de direction artistique

qui est suivi à peu près à la lettre par la majorité

de l’équipe, et là ça donne des trucs bien cohérents

qui racontent vraiment quelque chose.

 

Au pire c’est la méthode free jazz où chacun des participants

va jouer sa partition dans son coin sans se soucier

de l’autre si bien qu’à la fin en produit final,

on a comme un patchwork d’effets visuels, de beaux dessins

et de musique d’illustration sans autre lien

que celui d’se retrouver compilé ensemble.

 

Bon après, on doit avoir à peu près les mêmes engueulades,

bouderies et autres saillies de dramaqueen dans un bête groupe

de polyphonies corses ou dans un collectif de graphistes

qui planchent sur un bouquin, bref dans tout regroupement

humain voulant s’exprimer ensemble, mais moi d’abord hein…

 

Or vu qu’il aime bien ce sentiment d’appartenance

à un groupe qui va renforcer sa force de frappe

et sa reconnaissance sociale, il va même parfois carrément

décupler les étiquettes et fièrement afficher qu’il en fait

partie de plusieurs, telles des pin’s arborées

façon médailles militaires (il a même parfois le t-shirt

ou la casquette avec son logo dessus).

Sauf que factuellement souvent, les dits groupes

sont plutôt des groupuscules consanguins et que la plupart

ne sont plus vraiment actifs en tant que tels,

pas simple de faire d’la démo sur la durée

avec les aléas d’la vie de tous les jours.

Social life is just a story telling, il va donc

parfois singer le frère du parolier de Sardou

et être « un groupe de demoscene à lui tout seul

qui se fend la gueule ».

 

Bien évidemment, tout ceci va avec le folklore Santa Barbara

du « Je quitte le groupe, je reviens, j’en fonde un nouveau

mais seulement avec Bidule et surtout pas Machin, etc… ».

 

 

Le sceneur serait peut être un poil neuroatypique.

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C’est relativement tendance et vendeur ces temps-ci

de trouver sa case à soi bien définie et reconnue

sociétalement pour tout expliquer avec.

 

N’empêche, nos brutasses ultra douées petits génies du code

et autres qui causent une langue bien bizarre dans un monde

tout aussi étrange, ils sont pas obligatoirement comme Forest

et Rain Man, mais l’analogie saute parfois à la rétine

dans leurs comportements.

 

Oeuf et poule j’sais pas, mais ils sont pas tombé

dans la demoscene par hasard (moi l’premier d’ailleurs hein !)

et y’a absolument rien de dramatique à cela.

 

Limite même j’en viendrais à penser que cet espace de liberté,

d’expression et de sociabilité est plus que salvateur,

ça serait un peu comme un hôpital de jour, mais autogéré.

 

Là on va juste éviter d’me faire le procès d’la stigmatisation

crasse. Déjà parce que je m’inclue pleinement à l’histoire,

non sans fierté et revendication, « Welcome to my world ! ».

Ensuite parce que c’est partout pareil, on est légion

à pas savoir marcher droit comme il faudrait.

 

Franchement, se réunir régulièrement dans ce bar pour jouer

à deviner au bout d’à peine 3 secondes d’extrait

que c’est tel titre improbable de tel groupe austro-togolais

des années 70, le tout en le hurlant crânement,

en étant félicité par ses congénères et en profitant

du prétexte pour sortir de chez soi, de son travail

et de sa vie quotidienne, c’est un peu pareil non ?

Alors…

 

Et toutes ces stars de la musique adulées dont vous causez

des heures, elles seraient pas elles aussi un peu

bien cheloues et hors des normes ?

Bon…

 

 

Le sceneur est un grand enfant.

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Il a souvent découvert cet univers à l’adolescence

et s’il tient tant à l’faire vivre encore maintenant,

c’est peut être avec une petite once de nostalgie

d’une époque bénie qu’il voudrait prolonger éternellement.

 

On a aussi pu voir qu’il se chamaille et se vexe parfois

pour un rien avec des proportions un peu exagérées,

à fleur de peau qu’il est comme un adulescent.

 

De même qu’il pourrait avoir tendance à magnifier son univers

léger et enfantin en un truc hyper sérieux et important

de « comme les grands », après tout les autres le font

et ça marche alors…

 

Le vieux rockab’ de passés 50 ans encore habillé

comme quand il en avait 15 sera tout aussi bloqué

dans son truc d’avant. Irritable au possible quand

on l’chatouille, fier de ses vieilles gloire passées

et qui vit lui aussi des épisodes de Dallas avec ses potes,

j’vois pas trop en quoi il serait différent…

 

Ayant grandi en même temps que ses machines, il a été bercé

par la culture dominante du moment et est donc souvent

friand de Star Wars, de Lego, de robots qui se transforment,

de vaisseaux spéciaux, de Japon, de fiction et sa science,

de séries B à tronçonneuse, de hard rock, etc…

Bon même si ces thèmes sont violemment récurrents

dans ses passions annexes, ses conversations

et dans ses productions, on sait aussi trouver des fans

de John Cage, Lynch ou du Larzac. Comme partout,

TF1 a plus d’audience qu’Arte…

 

 

Le sceneur est quand même un peu beaucoup sexiste.

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Est ce parce qu’il ne se retrouve principalement

qu’entre mâles lorsqu’il s’adonne à sa passion ?

Est ce  parce qu’à l’âge où on commence à vouloir gambader

après les filles, lui va plutôt conter fleurette

à un processeur ?

Est ce parce qu’il se sent tout chétif et rejeté

par la gente féminine qui le trouve bien trop chelou ?

J’en sais fichtre rien…

 

Reste que glisser dans une démo

le fameux « bonus femme à poil » cher à Paf & Hencule

avec des boobs à la Super Vixxen et c’est toute la foule

qui acclame grassement.

 

Et vu que ça marche du tonnerre, on en ressert à la pelle

pour séduire l’audience histoire de gratter des votes

et de finir premier (Là vous me direz que tout à l’heure

dans « M », la nana n’était pas très vêtue, certes,

mais pour prêcher la bonne parole, faut justement

parfois tenter d’aguicher au mieux

l’oeil du public à interpeller).

 

A titre d’exemple qui cause fort, à la Silly Venture

en Pologne, l’un des clous de la planche du pestacle

chaque année lors de la soirée d’ouverture,

c’est une madame qui se désape en musique sur scène…

 

Oui alors au bar, haut lieu de chope et de roucoulades,

on a été obligé d’mettre des affiches pour rappeler

à ces messieurs que la France à papa l’patriarche

c’est fini, donc le sceneur est juste un homme

comme les autres hein…

 

 

Le sceneur n’est pas forcément des plus LGBTQ++ friendly.

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Bon certes, il l’est parfois lui même. Mais on se retrouve

quand même des fois face à de grasses allusions homophobes

plus ou moins explicites dans la masse de démos produites

depuis les débuts de l’histoire.

 

Si on ajoute à ça les saillies peu glorieuses

sur les forums liés à la demoscene, où ça s’écharpe

comme dans la cour de récré, il y a vraiment parfois

de quoi être quelque peu dubitatif sur son ouverture d’esprit

et ce qu’il refoule tel un siphon de vespasienne à soupeurs…

 

 

Le sceneur semble avoir un brin d’mal

avec la politique assumée.

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En général dans les parties, les règles de bienséance bordent

explicitement les choses et sont interdites toute démo

à caractère raciste ou offensant.

 

Toujours est il que si tout prosélytisme y est officiellement

banni, cette pudeur conviviale de surface m’a toujours

un peu interloqué.

 

Pas tant dans le contenu lui même des productions, on sait

en trouver quelques unes un poil engagées et il doit bien

y’en avoir avec des messages bien sales qui sont sorties

dans les temps anciens.

 

Mais plus sur l’aspect « La politique, oulah non, chut,

faut surtout pas en parler ! » alors qu’une démo,

c’est un moyen d’expression et que dans la vie

« tout est politique » ou presque.

 

En essayant de gratter un peu façon discussion d’comptoir

virtuelle auprès de mes pairs, on m’a fait comprendre

en gros qu’il valait mieux rester en terrain neutre.

Sinon ça serait prendre le risque de ne pas être d’accord

et que ça serait bien dommage de se fâcher alors qu’on a

un chouette playground en commun où que tout l’monde

s’amuse ensemble.

 

Or si on cours ce risque,

c’est que y’a du qu’on ose pas avouer…

Et en général, les choses honteuses bah, elles sont des fois

pas très ragoutantes… C’pas pour rien qu’il aime tant

se cacher derrière son écran.

 

Suffit de regarder les scores des dernières élections,

on y retrouvera probablement les mêmes pourcentages

au sein de la demoscene, rien de nouveau ni de particulier…

 

 

Le sceneur ne serait-il pas naturellement un peu de droite ?

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On a vu qu’à l’origine, tout est parti du piratage

et qu’il en a découlé toute une économie parallèle

où l’appât gain aura supplanté l’esprit robin des bois.

 

Un des cadors de la grande époque aura commencé comme ça avec

les jeux sur ordi en Europe, pour continuer aux Etats Unis

avec du business de cartes téléphoniques et de copieurs

Super Nintendo et finir en taule avec son parrain,

le mafieux Kim Dot Com.

 

Il en est resté cette mise en concurrence

si chère au libéralisme, a grand coup de compétition,

de volonté de dominer en marchant un peu sur l’autre,

d’être considéré comme le plus fort…

 

On trouvera sûrement des gens pour affirmer que c’est grâce

à ce moteur bien polluant qu’on aura eu autant d’innovation

et de limites repoussées pour le bien de tous, mah…

 

Tout comme on trouvera aussi des gens qui garderont

bien jalousement leurs outils maisons et leurs specials

tricks pour être sûr de bien rester les plus forts.

 

Comme je l’disais précédemment, une demoparty juste

pour la beauté du geste sans classement,

ça s’fait pas apparemment. Et ça serait presque courir

le risque que personne ne veuille y participer.

Or une party vide c’est un échec, donc commercialement

on évite si on veut qu’elle existe.

 

D’ailleurs, même si la plupart des parties sont bricolées

à perte avec des litrons d’huile de coude et au prix

d’un bénévolat de forcené (Big up à la team Shadow Party),

quand on voit la grandiloquence et le prix d’entrée

de certaines, on est en droit de s’interroger si c’est pas

We Love Green ou Rock en Seine leur modèle économique

(Là j’ai pas de chiffre, alors j’fais que maladroitement

supputer hein…).

 

Bon puis pareil, comme on l’a vu avant, le sceneur sachant

murmurer à l’oreille des bestioles numériques,

son gagne manger c’est souvent la startup nation si cher

à Jupiter et ses copains. Pas simple de tronçonner

la frêle brindille sur laquelle on est perché au chaud…

 

Enfin on pourrait aussi pointer le fait qu’au début

de l’histoire, le sceneur a grandi avec des jouets de riches,

car l’informatique familiale, c’était pas à la portée

de toutes les bourses.

 

Il était bien rare de croiser un ordi en cité quand

on en trouvait plein en pavillon. On pourra bien sûr trouver

des exemples de parents s’étant saigné aux quatre veines

pour offrir le turfu à leurs minots, ou d’ados ayant cassé

leur tirelire gonflée à coup de p’tit boulots,

mais la grande majorité provenait de milieux aisés.

 

Et ça a forcément eu un impact, tant sur la philosophie

de vie de nos p’tits camarades, que sur les capacités

liées aux possibles offerts. Il n’était pas rare de voir

tel groupe crâner bien fièrement qu’il avait la machine

sur-gonflée la plus balaise de dernière génération

capable d’afficher telle ou telle prouesse technique

en tirant bien la langue façon « nananèreuh ».

Or être le plus fort parce qu’on a le plus

de moyen bah heu…

 

De même, si on invoque notre divinité qui bourre les dieux,

être issu d’une classe sociale dite élevée, ça facilite

quand même grandement la voix royale vers l’école

d’ingénieur et l’accès au savoir technique (Oui bon,

pas mal sont tombé d’dans en IUT ou à la fac aussi).

 

Les études étant un moment clef dans la socialisation,

on grandi parmi les siens et on reste ensuite entre soi

pour finir par bien tous penser pareil à vouloir

entretenir et conserver ses privilèges…

 

 

Bon mais le sceneur est aussi un peu de gauche en fait ?

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Filer gratuitement son code (avec explication

du comment ça marche) et ses merveilleux outils

à la communauté de l’interoueb…

 

Proposer des talks et des tutos pour faire

avancer le schmilblick…

 

Aider des heures la nuit après l’boulot son p’tit camarade

à débugguer un truc qui le bloque…

 

Lui fournir à l’arrache top chrono le bout qui lui manque

(code/son/image) pour finir sa prod à temps…

 

L’encourager à s’accrocher quand il est dépité…

 

Lui prêter son oreille de psy improvisé quand tout va mal…

 

La demoscene c’est aussi majoritairement du partage

bien teinté d’altruiste. Même si c’est un univers un peu clos,

la porte y est toujours grande ouverte pour les ceux

qui n’sont pas apeurés d’la pousser.

L’accueil sera peut être un peu bourru et abrupte,

mais toujours rempli d’envie de kiffer

à plusieurs juste pour le fun…

 

Et puis, à la différence d’un disque ou d’un tableau,

une démo n’est pas enfanté dans l’idée que ça se vende

ni que ça génère un quelconque profit, elles sont en général

considérées comme du contenu Creative Common

(l’industrie de Babylone vient parfois

y piller sans vergogne d’ailleurs).

 

Ça ne rapporte vraiment pas grand-chose d’autre qu’une gloire

éphémère limité à un micro-écosystème qu’on sait difficilement

briller dans la nuit avec. C’est juste un don de soi,

fait avec amour et sueur, en espérant qu’le public

sera l’apprécier et que ça pourra le faire triper,

rire, pleurer, méditer…

 

Comme, quand enfant, on fait montrer son joli dessin

à ses parents ou ses potes…

 

 

 

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▓ NAY Pride ! Nerd as you…                                   ▓

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Comme nous avons pu le voir tout au long de ce piètre exposé,

les parallèles entre l’univers de la demoscene

et celui de la musique sont assez équivoques.

 

Ce qui est plus troublant, c’est que la hiérarchie

de brillance nocturne aux yeux du monde est loin

d’être parallèle, elle…

 

Un quidam du bar qui se présente en temps que musicien pseudo

célèbre de noise vraiment pas simple pour les tympans,

ou en super fan de tel genre tellement que s’en est

une encyclopédie vivante, tout d’suite ça va causer

dans l’micro pour son auditoire.

 

Pas dit que l’histoire soit la même s’il raconte

qu’il est incollable sur la collection de timbres

du lac de Palabru ou que son truc c’est la demoscene…

 

Pourtant là, on a un peu vu que c’était pareil,

enfin bon quasi presque alors…

 

Les raisons de ces différences de perception résident sûrement

dans les postulats avancés dans « La distinction »

de Bourdieu mais je ne l’ai pas lu.

 

Toujours est il que, si vous venez si souvent ici dans ce bar

qui fédère autant d’monde sur des sujets divers

et fort pointilleux, c’est que vous êtes probablement…

 

Des nerds comme les autres…

 

 

 

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▓ Koniec - Das ende - P'tain c'tait long…                    ▓

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Si vous avez des questions que vous n’avez pas encore osé

poser sur la table, ça sera l’moment là…

Pareil pour les remarques désobligeantes,

faites vous plaisir…

 

Mais avant, voici venu le temps des classiques greetings :

 

-         à Flewww pour avoir relu en biais mon long verbiage

et suggéré quelques upgrades bien utiles, garantissant

un poil plus de sérieux sur le sujet.

 

-         à mes joyeux employeur du bar pour m’avoir laissé

faire ça ici. Et heu, je persiste hein mais,

vous l’voyez bien l’branleur là quand même ?!?

 

-         aux Flush, Dentifrice et Up Rough pour avoir osé

m’demander un jour de vous fournir du bruit et des images.

Sans quoi, la demoscene serait resté pour moi une jolie

madeleine sucrée au goût de « Oulah, c’trop compliqué,

c’pour les autres ça… ».

 

-         à tout ces farfelus qui font vivre ce chouette bordel.

Mentions spéciales à Kylearan et Targhan pour nous avoir

gracieusement offert vos trackers qui m’permettent

de bien m’amuser à torturer les oreilles d’autrui.

Et re-big up à la team Shadow !

 

-         à vous pour avoir tenu jusqu’au bout de cette vaste blague.

La bière ça a dû aider certes, mais quand même,

chapeau bas…

 

 

 

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Et comme pour les Teletubbies ou Juvamine,

j’en remets une couche :

 

A partir de demain, allez donc observer ce que ça donne

en suivant la Shadow Party 2022 ! Y’aura plein de chouettes

bidules à voir, pis avec Flewww on vous y a pondu

une p’tite 4Ko VCS toute mimi qui risque de n’pas

faire couiner que la TIA…

 

shadow-party.org / twitch.tv/shadowstreamed

 

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▓ ET DIMANCHE, ALLEZ VOTER FOUTREDIEU !!! ▓

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